tu as encore pleuré la nuit dernière ((encore bu plus encore qu'avant-hier)) en espérant ne plus entendre les cris dans ta tête ne plus sentir les mains sur ta peau sans savoir si c'est la tienne ou la ((sienne)) sans savoir de qui il s'agit sans même comprendre si c'était vrai ou faux
tu as encore descendu des bouteilles les a cassées par terre ((un vrai bordel une putain de guerre)) c'était une mauvaise soirée saveur sang couleur fer ((tu te doutes que ce soir sera le même enfer)) pourtant sur tes lèvres des étoiles dans tes yeux des sourires des constellations sans ciel sans foi ni fond ((ça brille)) c'est factice c'est la magie du cirque ((tu te rappelles que tu trouvais maman éclatante)) tu te rends compte qu'on monte si bien des mensonges quand on devient plus grande
tu es fatiguée
un peu perdue
pas vraiment détendue
les yeux un peu cernés joliment maquillés
((encore des paillettes pour les décorer))
et c'était un sourire une chevelure blonde familière venue t'aborder te complimenter féliciter après ton travail acharné un remerciement quelques rires on se sourit se salut on s'aime on fait genre on vit on s'apprécie on se ment on se vend bras dessus bras dessous quelques verres encore pour continuer à creuser ton trou ((le fond tu l'as déjà atteint)) suffit juste de voir jusqu'où tu peux creuser avant de plus voir le lendemain ; bouffée d'air à ses côtés l'impression d'à nouveau respirer de peut-être un peu exister même si tu n'oublies pas alors on boit pour oublier qu'on a bu et qu'on continuera à boire la culpabilité dans l'estomac la brûlure dans la gorge ((l'inverse bientôt quand demain viendra)) un rire plus décontracté qui se lâche en écho dans le bar il est tard il n'y a que vous et quelques gars à part j'y crois pas tu mythos t'es pas sérieux qu'est-ce qu'il a dit déjà ? tu t'en souviens plus c'est malheureux je suis contente de passer la soirée avec toi, ça me change. merci, flynn merci de mentir avec elle, ça fait moins mal à deux.

arrête de boire ely tu commence à faire la même erreur tous les soirs c'est peut-être pour ça que t'as du mal à fermer les yeux dans le noir ((ça te bouffe la conscience la culpabilité et ta gigantesque inconscience)) mais c'est plus fort que toi c'est facile comme excuse ((c'est dégueulasse flynn ce genre de ruses)) mais les gars comme toi ont que ça en atouts alors il faut bien qu'ils en jouent roh me vieillis pas s'te plaît ça fait pas si longtemps que j'avais dix huit ans aussi, t'es pas un gosse. et puis j'ai la majorité que depuis quelques jours ! et toi tu voudrais bien être enfant parce que c'était tellement moins compliqué que d'être dans la cour des grands. t'as l'air triste elegy tu te crispes légèrement le sourire un peu moins charmant ((ah)) y'a toujours des gens pour qui les mensonges sont évidents et il continue de te faire boire ((un autre verre et des belles paroles de connard)) alors que tu regardes ailleurs, le regard plissé ((un brin gênée)) le rire qui déraille légèrement c'est gentil mais je vais bien flynn, j't'assure je petite pause on reprend un sourire ((pas honnête encrassé par le whisky)) reprend une gorgée qu'on se met déjà à regretter je suis juste fatiguée, je me reposerai ce week-end et ça ira mieux t'en fais pas oh mais il ne s'en fait pas ((il n'en a rien à foutre de toi))

la voix qui se tend qui se fait plus sévère plus autoritaire le corps qui se raidit si on avait été dix ans en arrière ça aurait été sûrement le signe précurseur d'une soirée en enfer ((les doigts qui tapotent sur ton verre)) un brin nerveuse au fond pourtant les pupilles creuses ((tu n'as pas à faire semblant)) mais si flynn il le faut c'est même ce que lui ont dit ses parents parce que les gens différents avec eux on devient méchants. à tes yeux c'est transparent et pour ça tu es énervant un rire du fond de la gorge un peu amer c'est passé de travers ; ça marche sur les autres sûrement parce que des soucis ils en ont plein le coeur et la tête alors c'est plus simple d'ignorer les tiens ((c'est pas grave c'est rien ça)) passera s'effacera demain plus personne n'y pensera ((et toi les plaies tu les panseras)) passe tes mains sur ton visage arrête de sourire et si ely tu laissais ((un instant seulement)) laisser tomber la mascarade arrêter de faire comme s'il n'y avait que de la rigolade ((croise tes bras, soutient ton visage par ta main)) regarde ailleurs les épaules lourdes de malheur pourquoi tu ferais un truc pareil ? on se connaît à peine. et dans tes yeux le monde crie que non vous n'êtes pas amis alors ely un peu se méfie ely un peu moins gentille un peu plus esquintée

un éclat plus vrai.

il te dit en valoir le coup et tu te dis que tu sais que les coups tu les as pris ((qu'apparemment ça n'a pas suffit)) tu te demandes pourquoi tant de gentillesse et d'allégresse quand c'est toi qui t'es tuée à donner tout ça avec tant de maladresse jusqu'à ne plus rien avoir à donner à tirer de toi gratter le fond de chaque paroi pour combler celles des autres ; toujours eux avant toi parce que c'est sûrement mieux comme ça c'est qu'une impression, elle te passera vite manque de confiance en soi et tu voudrais partir pour reprendre une gorgée la trachée en feu qui te dit que tu devrais même en reprendre deux mais il t'en empêche et tu baisses tes yeux un peu trop bleus la mer dedans qui s'agite après l'azur voilà les nuages et tu tentes encore de retarder l'orage ; t'hésites les mots noués dans la gorge il y a trop à dire je sais même pas par où commencer un petit sourire un peu fatigué j'arrive même plus à savoir ce qui va mal, à force ely qui pourtant se répète qu'elle n'a après toutes ces années

toujours pas le droit de pleurer.

votre plus gros conflit ce ne sera jamais les mots ((petits ou gros)) les histoires d'avant tout ce mal que vous avez pu faire aux gens tu sais à ((joy)) n'est-ce pas flynn parce que tu es un salopard un vilain oui tu fais partie des méchants et si un jour ((lointain ou proche c'est une promesse de toujours)) elle ira enfoncer son poing dans ta gorge pour arracher d'elle-même ta carotide afin que tu ne trompes plus personnes n'embourbe plus le monde dans tes immondices ce ne sera jamais votre plus gros désaccord le plus important c'est que vos mots sont différents il les a
si simples et banaux si vulgaires une pâte embouée de grumeaux quand les tiens sont précieux si doux si coupants un poil charmants et dérangeants ((honnête)) dans l'amère mère mensongère et elle n'est ni soleil ni lune elle est un astre déjà mort flynn ((et si tu ne vois pas ça c'est que contrairement à ce que tu avances tu n'es pas aussi fort)) et tu es déjà dans le tord je n'en ai qu'un le regard droit dans les yeux, le sourire qui s'adoucit se joue de toi un peu il est dans une tombe pas un regard sur ton verre ta langue a déjà le goût de fer à chaque fois que tu prononces ces syllabes trop lourdes que tu admets ce que tu te pousses toujours à renier il est ((parti)) ton soleil a péri tu commences mal ton travail, si tu veux mon avis, mais ça a au moins le mérite d'être intéressant ely tu t'éteins te teins de nouveaux pigments un peu moins chaleureux et accueillants ((un peu moqueuse un peu grinçante)) oh flynn mon doux mon beau mon loup mon agneau
tu n'es pas encore sorti de ta peine.